∆ écris l'histoire...
Enfance.
Enfance, c'est quoi ce mot là ? Je suis désolé je ne connais pas. Enfin sauf si vous parlez de cette période où j'habitais avec deux adultes complètement incompétents qui apparemment me servaient de parents. Mon père, alcoolique reconnu accro au whisky et aux cigares, il passait ses journées devant la télé qui crachait des programmes totalement débiles, tu m'étonne qu'il était abruti du cerveau. Ma mère, elle, ne connaissait que son lit, et ses mouchoirs. Dépression chronique que disait le médecin. Foutaises, oui. Et moi ? Au milieu de tout cela ? J'ai appris à me débrouiller seul, à devenir indépendant. Et surtout sain d'esprit, ce qui était difficile au vu de l'état de mes parents. Aujourd'hui je n'ai plus aucun contact avec mes parents, dès que j'ai pu, j'ai pris mon indépendance et je me suis éloigné le plus possible de Londres, où j'étais né.
Etudes.
Il paraitrait que je suis un gamin plutôt intelligent, il est vrai que je comprends plus vite que les autres. Et que je m'ennuie rapidement en cours, mais de là à dire que je suis surdoué, il y a un océan. Je ne me considérerais aucunement comme tel. J'étais déjà assez « à côté de la plaque », alors ne me rajoutais pas un poids sur les épaules. Bref j'avais tellement de facilité que j'entrepris des études de droit. Pour devenir : Avocat ? non merci je n'ai pas envie de devenir le défenseur du diable. Juge : Non plus, tous plus ou moins soudoyé ou pervertis ceux-là. Flic ? Oui voilà c'est ça, mais pas n'importe quel flic. Je voulais travailler dans les flics, ouais, mais pour sauver des gosses. Mon histoire j'en avais fait une force, autant la mettre à contribution pour ne plus que ça se reproduise. Actuellement je suis en troisième année de droit, encore deux bonnes années à tirer, avant de passer le concours pour ensuite entamer l'école de police.
Homosexualité.
Comment j'ai découvert que j'étais homosexuel ? Ben vers le milieu de l'adolescence, vous savez quand les hormones sont en folies et que vous n'avez qu'une seule chose en tête c'est de draguer des filles. Oui, ben voilà, sauf que moi c'était plutôt les hommes que j'avais envie de draguer. Je vous dis pas, ça fait un choc la première fois. Autant dire que je me suis posé pleins de questions après cette révélation : Suis-je normal ? Pourquoi je n'aime pas les femmes ? Et bien, je n'ai toujours pas les réponses à toutes ces questions qui trottent dans ma tête, et je vous jure que c'est entêtant. Et en plus quand mes camarades lycéens ont appris la nouvelle je suis devenu la nouvelle risée de tout le monde, un vrai plaisir je vous dis ! Mais bon, heureusement, cela ne m'a pas empêché de m'épanouir pendant mon adolescence, j'ai rapidement appris que toutes les moqueries me permettaient de leur montrer que la différence n'est pas une plaie, mais plutôt une force, et je me mis à afficher clairement mon statut d'homosexuel avec une certaine fierté.
Premier amour, première déception.
Le premier amour, c'est celui qui vous marque à tout jamais. Ce n'est pas le plus éternel, mais en tout cas c'est important dans votre vie. Et bien moi, j'ai cru que cet amour serait éternel, on s'était rencontré à la fin du lycée, j'avais à peine 16 ans et on est resté ensemble jusqu'à mes 19 ans. Trois ans d'un amour fusionnel, passionnel, et complet. On se complétait parfaitement. Au bout d'un an de relation, on s'était fiancé, on voulait partir à Vegas, pour officialiser notre relation, car là-bas le mariage gay était reconnu. Ok, on s'en foutait qu'il ne soit pas reconnu à Berlin, après tout c'était juste pour « faire genre ». tout était parfait, on s'était donné deux ans avant le mariage américain pour pouvoir économiser, on cumulait chacun de notre côté pour financer notre voyage. Tout roulait bien, jusqu'à la veille de notre départ pour l'Amérique. Fichu accident de la circulation qui m'enlevait cet être si cher à mon cœur. Il n'y survécut pas, décédé sur le champ, selon les secours. Je m'en fou, j'en voulais à la terre entière de m'avoir enlevé cet homme. Et puis le destin a mal choisi son jour, franchement c'est humain de faire ça la veille d'un « mariage » ? Ne m'en parlais pas, je mords sinon.
Deuxième amour, déchéance.
Vous y croyez vous ? À peine six mois après le décès de celui que je plaisais à dire que c'était l'homme de ma vie. C'était un jeune homme, plutôt déjanté, qui aime profiter de la vie à fond. Bref tout ce qu'il me fallait après cette perte brutale. Et comme il paraît que je suis un romantique né, j'y ai cru à cette romance. Pendant les premiers mois, c'est-à-dire les quatre premiers mois, tout se passait à merveille entre nous, il me remontait le moral, me faisait rire, rêver. Tout était parfait, oui je le dis haut et fort, je pense que la perfection existe, et j'en avais la preuve, enfin je croyais en avoir la preuve. Mais comme on dit, c'est trop beau pour être vrai. J'ai mis du temps à le comprendre mais j'y suis arrivé. Tout ce bonheur n'était que du vent. Il me trompait à tout va, et surtout il se droguait. Anéanti que j'étais, j'ai rompu sur le champ. Je me suis fait avoir comme un bleu, j'ai encore cru que l'amour m'ouvrait les bras en grands alors qu'on se foutait ouvertement de ma tête. Et par-dessus le marché, il m'a refilé le sida. Je hais ma vie, je hais les hommes. Depuis je n'approche quasiment plus personne, sauf les filles, car je sais qu'elles ne me briseront pas.
Maladie.
Comme je viens de le dire, je suis atteint du Sida. Vous pouvez pas savoir comment ça fait plaisir de savoir qu'en plus d'être ruiné sentimentalement parlant, tu l'es aussi physiquement, c'est génial comme vie !! qu'à partir de maintenant ta vie tu la passeras entre ta maison et les hôpitaux, que peut-être tu ne pourras pas exercer le métier dont tu rêves car tu seras vite épuisé. Que tu peux choper n'importe quoi comme saleté et que ça peut t'affaiblir, que tu vas crouler sous la médication pour reculer l'échéance, et qu'au fond il n'y a rien pour vaincre cette satanée maladie. Alors oui, ça m'a fait plongé un peu plus bas, mais bon paraît que je suis un positiviste, alors j'ai décidé de me battre, de continuer mes études même avec un fatigue plus importante. Tu décides de montrer au monde que cette maladie n'est pas une fatalité, qu'on peut essayer tout du moins, de vivre normalement avec. Et surtout, de profiter à fond de la vie, car tu comprends que celle-ci peut être bien trop courte. Mais par contre, ne me demandais pas d'en profiter avec des hommes, ça il n'en est pas question.