∆  tics, des manies et des habitudes

Il n'a pas beaucoup d'habitudes, mais on repère vite quand il est en colère, car il est très nerveux et ne tient pas en place. Ensuite, il se mords souvent les doigts  et il reste souvent seul. Sa chambre à l'hôpital est très ordonnée car il tient à ce que tout soit rangé. Et enfin, il a la fâcheuse manie à rester silencieux pendant des heures quand il est à l'hôpital ce qui retarde sa sortie et son frère l'apprécie pas trop, lui qui se démène pour qu'il sorte au plus vite..[/i]

∆  écris l'histoire...

Première Séance

Je ne sais pas pourquoi je suis là aujourd'hui mais je dois parler de moi. J'ai horreur de parler de moi. Déjà, je peux commencer par mon nom. Je m'appelle Rainer-Karl Wagner et je suis autrichien. Je suis né à Wiener Neustadt, à côté de Vienne. Je suis le petit dernier d'une famille composé d'un grand frère et d'une grande soeur. Je n'ai jamais été à l'école. Enfin si, j'y suis allé de l'école primaire jusqu'au collège. J'ai été un élève normal. En fait, j'ai été normal. Je l'ai toujours pensé. Mais vous voyez docteur, je ne le suis pas. Si mon histoire devrait être un livre, il s'appellerait Traumatisé, ou peut être Le journal d'un enfant démon. Vous comprenez docteur? Je suis un monstre. On a toujours essayé de me le faire croire. Ne regardez pas ma famille, ce n'est pas eux. Mais je n'ai pas envie de parler, je ne vous connais pas. Je ne peux pas vous faire confiance. Vous allez tous dire à ma famille. Laissez les croire que je ne suis qu'un pauvre fou, qu'ils regardent avec pitié tous les week end. Ils pensent que je ne sais pas qu'ils ont peur de moi, s'ils se demandent si je vais mettre le feu à la maison, comme je l'ai fais à la précédente maison. Ils pensent plein de choses que je suis capable de ressentir. Je perçois toutes leurs émotions.

Je pourrais vous dire que le diable est en moi, que je suis l'enfant des ténèbres mais vous penseriez que je suis fou, alors je vais continuer mon histoire. Au collège, j'étais l'élève timide, celui qui ne parlait à personne. En cours, j'essayais de ne pas me faire remarquer. Pourtant , les professeurs m’interrogeaient toujours. A la maison, ma mère était femme au foyer donc elle était toujours là. Mon grand frère était déjà au lycée, et ma grande soeur était en fin de collège. Mon père travaillait en tant que facteur et il était souvent absent. Pourtant un jour en cours de maths, je vis une tête sur le tableau noir. La tête ressemblait à celle d'un monstre sorti tout droit des enfers. C'était effrayant. Tellement effrayant que je me mis à hurler en plein cours. Vous n'imaginez pas la honte, docteur. Les autres me regardaient comme si j'étais fou. J'avais juste peur. Et pourtant , docteur, ceci n'est que le début de mon histoire.


Deuxième séance.

Docteur, j'ai horreur de cet endroit. Je l'ai connu depuis mes onze ans. Je n'ai rien connu d'autre. Je n'ai pas réussi à me faire des amis, ils ont tous peur de moi. Après l'incident du cours du maths, ma mère m'a retiré de l'école pour quelques jours. Elle croyait que j'étais simplement fatigué et que j'avais besoin de repos. Elle a même engueulé mon frère qui avait regardé un film d'horreur avec moi, le samedi avant. Mon père rentra avec une lettre à la main, l'air blême. Ma mère m'envoya me coucher avant même de savoir ce qu'il y avait dans la lettre. Je ne sus que le lendemain que j'avais été échangé à la naissance, à la clinique de Vienne. Clinique qui avait fermé depuis. Mais pour ma mère, ça ne changeait rien. J'étais toujours son fils. Même mon frère et ma soeur étaient toujours aussi complice avec moi. Mais mon père a commencé à s'éloigner.

Si l'histoire pouvait se finir comme ça, j'aurais préféré mais non. Mon père de plus en plus distant avec moi apprit que ma vraie famille était malade. Mais pas malade comme on pouvait avoir la grippe. Malade mental et schizophrène. Une famille qui parlait toujours de diable et qui pensait que leur enfant était fruit de la relation entre la femme et le diable. C'est comme ça que mes parents apprirent que leur vrai enfant avait été tué, étouffé dans son sommeil. Et que je pouvais très bien être schizophrène aussi même si j'avais encore montré aucun signe. Et c'est cette partie là qui fait mal docteur, et je n'ai pas envie d'en parler aujourd'hui. Ne m'en veuillez pas. Je me suis senti trahi. C'est encore dur d'en parler. C'est tellement dur que j'en fais encore des cauchemars. C'est tellement dur que je n'en parlerais peut être jamais. Je sais que vous vous en fichez de moi et mon histoire. Alors à quoi ça sert que je la raconte? A part me faire du mal.





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∆  écris l'histoire...

Quinzième séance

J'ai détesté ces séances, je suis toujours en colère maintenant mais peut être que je suis assez prêt pour vous dire la suite. Vous êtes enfin prêt à écouter la suite. Restez bien assis dans votre fauteuil, docteur, vous verrez pourquoi je suis en colère. Ma mère m'a laissé retourné en cours, quelques jours après l'incident du cours de maths. Mais mon père, entre deux tournées, était en train de se renseigner sur la maladie de mes parents. Et quand il sut ce que c'était, il prit peur. Il demanda même conseil à notre médecin de famille. Pour moi, tout allait bien, malgré les moqueries des autres. Aucune tête n'apparut sur le tableau. Pourtant alors que d'habitude, je rentre avec Andrea et Kristopher, là, ce fut mon père qui vint me chercher pour la première fois. Il ne disait pas un mot. Et au lieu de prendre le chemin de la maison, on roula en direction de Vienne. Et quand je lui demandais où on allait. Il ne répondait pas. Il avait fermé toutes les portes de la voiture à clé. Je voyais bien qu'il avait peur de moi. Il roula en direction de l’hôpital de Vienne.


Quand on arriva, il préféra ne pas me regarder. Il attendait dans la voiture jusqu'à que des infirmiers arrivent. Ils m'emmenèrent jusque dans une chambre assez austère et où il y avait des grilles. Je ne comprenais plus rien. Je vis juste mon père me regarder à travers la petite fenêtre de la porte. Et c'est là que les larmes se sont mises à couler et que je l'appelais. Je ne voulais pas rester dans cet endroit. Mais il partit et je restais là. Je me mis à pleurer, je ne comprenais toujours pas pourquoi j'étais là alors que je n'étais pas malade et que je n'avais rien fait. Personne ne me disait rien alors je décidais de ne rien dire du tout, moi non plus. C'était donnant donnant. Le lendemain, je n'avais plus le choix que d'obéir à leurs règles bien qu'une fois j'ai essayé de rentrer chez moi. Mais je me fis enfermer à clé dans ma chambre, je n'arrivais pas à me calmer alors ils me calmèrent et je dormis. Vous voyez pourquoi je détestais cet endroit? Personne ne me disait pourquoi j'étais là, avec des gens qui hurlaient la nuit. Avec que des adultes bizarres. Trois jours plus tard, j'ai vu Kristopher et Andrea débarquer dans ma chambre. Andrea me prit contre elle murmurant de lui pardonner ainsi qu'à Kristopher, qu'ils allaient tout faire pour me sortir de là. Je lui demandais enfin pourquoi j'étais là, bien que j'avais refusé de parler à tout le monde auparavant. J'ai bien vu qu'elle savait pas quoi me dire. Kristopher était majeur depuis près de deux ans bien qu'encore lycéen. Il avait redoublé sa seconde mais aussi sa terminale. Sa terminale, il l'avait fait volontairement car il voulait devenir avocat et il voulait avoir un meilleur dossier. Andrea avait à peine 4 ans de plus que moi mais elle se comportait en maman depuis cet incident.






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∆  écris l'histoire...

trente cinquième séance


Ça fait la trente cinquième fois que je viens vous voir, pour vous parler toujours de la même chose. Pendant vingt séances, je me suis tu sur mon histoire, parce que ça fait encore mal. Je suis resté pendant près de cinq ans dans cet hôpital, avec pour seule visite mon frère et ma soeur. Andrea avait bien grandi et je la trouvais toujours aussi belle et Kristopher se démenait plus que jamais pour moi. Ils me disaient tout ça en me rassurant. Moi aussi j'avais grandi. Mais je ne connaissais rien d'autre que cette chambre d’hôpital, toujours aussi austère avec les années. Ma mère avait interdiction de venir me voir et mon père refusait de venir. Puis Kristopher partit en Allemagne pour son premier travail en tant qu'avocat. Et il dut s'installer à Berlin. Andrea l'avait suivi pour aller à l'université. Je fus triste et je me mis à pleurer, me sentant abandonner. En plus, je pus sortir de l'hôpital en même temps. Mais ce fut de courte durée. Parce que j'étais tellement en colère que j'ai mis le feu à la maison. Mon père me fit interner de nouveau, pensant que j'étais devenu fou. Ma mère ne disait rien et après mon nouveau internement, ils partirent s'installer en Russie, ne voulant plus jamais entendre parler de moi. De retour dans mon ancienne chambre, je fus incontrôlable pendant plusieurs jours, car mes nerfs lâchaient et ma colère était présente. Je fus calmé médicalement, attaché même. Mais je détestais ça. Je crus que ce cauchemar ne finirait jamais.

Pourtant docteur, je suis là, devant vous. C'est que j'ai réussi à m'en sortir un peu . Kristopher et Andrea réussirent à avoir ma tutelle mais je devais rester dans un hôpital. A Berlin, il y avait un centre pour adolescents qui acceptait de m'accueillir et le week end, je pouvais aller chez mon frère et ma soeur. Cet arrangement plut à tout le monde sauf moi. Mais j'avais pas l'âge de protester. La chambre était moins austère qu'en Autriche et on me considérait plus comme quelqu'un de normal. Parce que je suis normal, docteur. Je n'ai pas besoin de vous parler et ce sera la dernière fois que je viens vous parler. On ne me forcera pas à venir. Plus jamais.








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